Ni bonheur ni souffrance : que peut — sérieusement — promettre l’entreprise ?

Couverture article Ni bonheur ni souffrance par Christophe Genthial psychologue à Marseille

Non, l’entreprise n’est pas inévitablement un lieu de souffrance. N’en déplaise aux plus doloristes de ses détracteurs.

Pour autant, non, l’entreprise ne peut pas sérieusement prétendre assurer le bonheur de ceux qui y travaillent. Malgré la tendance, de saison, qui voit fleurir ces postes de Directeur du Bonheur.

Sur quelle base plus sérieuse peut-on rechercher alors l’engagement partagé — et réussi — des travailleurs salariés et de leur entreprise ?

Revenons à un incontournable, bien que moins « sexy » que peut l’être la promesse du bonheur au travail : il est attendu du travailleur salarié qu’il fournisse un travail, contre une rémunération. Dans cette relation contractualisée, ce travailleur salarié est subordonné à son employeur, qui en attend un produit. Il en attend même une rentabilité suffisante pour couvrir les coûts et investissements nécessaires au développement de l’entreprise.

Arrêtons-nous aussi sur un second incontournable, moins fréquemment évoqué car pour beaucoup plus surprenant : l’homme aspire au travail. Parce qu’il en attend une rémunération certes, mais aussi parce qu’il veut y trouver lui aussi une occasion de développement : personnel et social. C’est ce que rappellent les modèles les plus partagés d’évaluation du stress au travail : citons Karasek et Siegrist.

Ce que nous disent ces modèles, c’est que si — par accident — le salarié souffre du travail, ce n’est pas forcément qu’il travaille « trop ». C’est probablement que son autonomie, la reconnaissance qu’il tire de son travail, ne sont pas à la hauteur de l’engagement physique et mental du poste qu’il occupe.

Ce qu’ils nous disent, c’est que le salarié est volontaire à s’engager, physiquement et mentalement, même massivement, pour l’entreprise, dès lors que celle-ci lui en laisse les moyens.

Ni souffrance ni bonheur, il s’agit de développement : celui du salarié, accordé sur les espérances de développement de l’entreprise.

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